Nous sommes maintenant arrivés à Jericoacoara, quasiment au terme de cette route du soleil entre São Luis et Fortaleza et du soleil nous en avons eu et nous en avons encore. Cette aventure a démarré par une nuit blanche à São Luis car la boite de nuit adjacente à la pousada était encore en action à 5 heures quand nous sommes partis en direction de Barreirinhas. Cette petite ville, construite sur la rive du rio Preguiças, sert de base pour les excursions des les Lençois Maranhenses qui est un ensemble de dunes parsemé de lagunes. Malheureusement l'hiver a été très sec et la plupart des lagunes sont à sec, ce qui réduit l'intérêt de la visite et pour ne pas arranger les choses les visiteurs se concentrent sur le seul point d'eau restant. Du coup, le défilé des 4x4 et la petite foule ont fait évaporer la magie du lieu. une grosse déception pour nous car la visite des Lençois était le point de départ pour la décision de faire ce voyage.
Le lendemain, nous avons pris un bateau pour descendre le rio Preguiças en direction de son embouchure et le retour à la nature dans un environnement varié: palmeraies (buriti et carnauba), mangrove et dunes alternent le long du fleuve. Nous débarquons (sur la plage) en fin de journée à Atins, peuplement (povoado) appartenant à la ville de Barreirinhas mais accessible soit en bateau soit en 4x4 avec 2-3 heures de mauvaises pistes. On s'est de nouveau retrouvés au bout du monde avec des rues de sable et une infrastructure minimum et quasiment pas de couverture cellulaire ; nous y avons passé deux journées très agréables. La pousada était simple et sympathique et nous avons pu retourner dans les Lençois mais dans un endroit magnifique où nous étions seuls au bord des lagunes.
Nous sommes ensuite repartis pour une des étapes les plus compliquées de notre périple. Le voyage a commencé en 4x4 pour rallier le "port" d'Atins, puis bateau pour traverser le rio Preguiças jusqu'à Caburé. Là un autre 4x4 (Toyota Bandeirantes) est venu nous prendre et nous avons roulé sur la plage et traversé des dunes jusqu'à la ville de Paulino Neves; de là nous avons rejoint Tutoia et pris un autre bateau pour traverser le delta du fleuve Parnaîba. C'est essentiellement une immense mangrove divisée en 83 iles avec une faune aviaire variée. Nous avons pu voir quelques spécimens intéressants, mais nettement moins que lors de notre visite de l'île de Marajo. Après un long déjeuner pour passer les heures les plus chaudes de la journée sur la Ilha das canarias nous sommes arrivés en fin d'après-midi à Tatuis où nous sommes entré dans l'état du Piaui et où un dernier 4x4 nous a pris pour nous emmener vers la destination finale de cette étape: Parnaiba. C'est la 2ème ville du Piaui et l'on s'aperçoit immédiatement que l'on est dans un des états les plus pauvre du Brésil. C'est l'état emblématique du sertão (qui couvre Maranhão, Piaui et Ceara : cela se sent et rappelle des images du Brésil de la grande pauvreté avec ces terres desséchées et son exode vers les grands villes du Sud. C'est aussi une terre qui a vu les grandes révoltes historiques des paysans et les fameux caganceiros.
Dés le lendemain matin, c'est de nouveau dans un 4x4 que nous sommes partis à travers le sertão pour passer dans le Ceara et arriver à Camocim au bord du rio Coreaù. Là, nouveau changement de véhicule: nous troquons le 4x4 pour un buggy. Nous commençons par traverser le rio Coreaù sur un petit bac puis nous roulons sur la plage suivi par plusieurs 4x4 dont le Bandeirantes qui fait la liaison régulière entre Camocim et Jericoacoara, puis nous coupons à travers dunes vers Tatajuba pour un déjeuner (langouste) au bord du Lagoa da Torta. Nous ne sommes pas seuls car il y a au moins une trentaines de buggy qui ont amené des touristes pour déjeuner les pieds dans l'eau. Nous sommes dans une vrai zone touristique!
Avant d'atteindre notre destination , nous devons encore traverser l'embouchure du petite rivière sur des bacs à manœuvre manuelle à la perche. Encre quelques kilomètres à travers végétation rase, cajous et une dernière dune, nous voilà enfin à Jericoacoara (il faut dire Jeri). Dans mon imaginaire c'était un lieu beaucoup plus sauvage! En fait c'est une station balnéaire avec des dizaines d’hôtels (pousada) et où les rues sont encore de sable, mais sinon, toute l’infrastructure est là: eau potable à gogo, électricité, téléphonie cellulaire (les pylônes et antennes dominent la ville). La seule vrai originalité est l'interdiction des voitures particulières, d'où les services des buggy pour se déplacer. Sinon, le lieu est joli et pour les amoureux de sports de glisse un spot renommé.
Demain dernière étape de Jeri à Fortaleza puis retour à la maison via São Paulo.
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