Le ferry, un catamaran rapide, roule fortement dans le ressac de la darse du China terminal de Kowloon quand nous montons à bord. Tout le monde s'assied, prend son journal puis le bruit des moteurs s'intensifie et nous appareillons en douceur. Malheuresement il y a une brume épaisse qui nous cache la vue sur Hong Kong, de plus nous sommes enfermés derrière des vitres sales
Nous traversons d'abord le port de Hong-Kong en louvoyant entre les centaines de barges qui transportent des containers. Je ne sait pas si tous ces containers sont simplements transportés entre les différentes darses du port de Hong-Kong ou si elles viennent de Chine "Continentale", probablement les deux. Le bras de mer sur lequel nous avançons est encaissé entre des montagnes qui doivent bien monter à 500 ou 600m et sur la partie continentale la mince bande côtière est entièrement couverte d'immeubles d'une trentaine d'étages au moins. Puis enfin nous entrons dans l'estuaire de la Rivère des Perles. Nous croisons un nombre incalculable de bateaux de tout types. Certains transportent des matériaux, d'autres toujours des containers. Les tailles s'étagent de 10-50m à 100m. La plupart ont l'air en mauvais état, mais ce n'est peut être du qu'à leur aspect crasseux. La brume nous empêche de voir les rives pendant quelques temps puis des terres cultivées entourées de digues apparaissent. Des rangées de bananiers nous rappellent que nous sommes légèrement au sud du tropique.
Progressivement, les parcelles cultivées laissent places à des ateliers, des chantiers navals, des usines et enfin le bateau ralenti, terminus Shunde. Nous passons le contrôle sanitaire et un coup de tampon plus tard nous voici en République Populaire de Chine, au sud de Guangzhou dans la province du Guangdong, au coeur de l'usine du monde.
Sur une étendue de cent kilomètres par cent autour de la rivière des Perles, de Shenzen à Foshan, des milliers d'usines dont les plus importantes emploient plusieurs dizaines de milliers d'employés et les plus petites se réduisent à une seule famille travaillant dans son garage. Toute cette infrastructure industrielle d'une efficacité redoutable a conquis une place de choix dans la compétition économique mondiale et la plupart des gadgets platiques mais aussi des appareils électroniques grand public, l'électro-ménager mais également l'outillage viennent de cette région.
Le revers de la médaille est terrible: une pollution considérable; même les jours ou le ciel doit être clair on est entouré d'un brouillard jaunâtre qui cache le soleil. les espaces naturels ont été réduits à néant. Quand on traverse la région en voiture en suivant un entrelat d'autoroutes, d'avenues qui sont bordées d'usines, d'ateliers, de magasins étalant les outillages et matières premières, on ne voit que quelques parcelles de terres cultivées. Dérisoires résistance à l'avancée des zones industrielles et des zones d'habitation.
Dans paysage quasiment plat du delta, de temps et temps un relief surgit et sur celui-ci subsistent encore quelques arbres et parfoit quelques vestiges de la civilisation chinoises traditionnelle.
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